Le syndrome CDKL5

Définition

Le syndrome CDKL5 est une maladie génétique rare, qui se caractérise par une épilepsie précoce, difficile à contrôler, et une atteinte neurodéveloppementale importante touchant des filles dans 80 à 90% des cas.

En 2004, des anomalies moléculaires dans le gène CDKL5 (Cyclin dependent kinase-like 5, auparavant appelé STK9 serine/threonine kinase 9) localisé dans la région du bras court du chromosome X appelé Xp22.13, ont été retrouvées chez des filles diagnostiquées de la forme atypique du syndrome de Rett avec épilepsie précoce (appelée alors variant Hanefeld). Cependant, le tableau clinique des enfants porteurs d’une mutation CDKL5 n’est que partiellement chevauchant avec le syndrome de Rett.

En 2012, une étude a mis en évidence que l’encéphalopathie CDKL5 n’est pas une forme variante du syndrome de Rett, mais une maladie distincte, résultat maintenant largement acceptée par la communauté scientifique.

Les principales différences entre le syndrome de Rett et le syndrome CDKL5 :

  • La régression typique du syndrome de Rett est absente, puisque le retard de développement est présent dès la naissance,
  • L’épilepsie est plus fréquente, précoce et pharmaco-résistante,
  • Le regard intense typique des personnes atteintes du syndrome de Rett est moins présent.

 

Le syndrome CDKL5 par le Pr Thierry Bienvenu, biologiste généticien 

En 2004, la forme atypique avec épilepsie précoce (appelé « early onset seizures variant » ou encore variant Hanefeld) a été associée à des anomalies moléculaires dans le gène CDKL5 (Cyclin dependent kinase-like 5 ou STK9 serine/threonine kinase 9), localisé dans la région du bras court du chromosome X appelé Xp22 (Weaving et al. 2004). Actuellement plus de 80 mutations ponctuelles et plusieurs délétions ou translocations impliquant ce gène ont été rapportées (Bienvenu et Chelly, 2006, Bahi-Buisson et al. 2008). Bien que la majorité des individus porteurs d’une mutation de CDKL5 soit des filles, sept cas de garçons mutés présentant une symptomatologie très similaire à celle observée chez les filles ont été rapportés (Van Esch et al. 2007). De façon intéressante, il a été montré que CDKL5 pouvait interagir et phosphoryler MECP2 in vitro (Lin et al. 2005 ; Mari et al. 2005 ; Bertani et al. 2006). Des mutations de ces deux gènes entraînant un phénotype très semblable, il a donc été suggéré que les deux protéines pourraient participer à une voie commune de signalisation affectant la plasticité synaptique. L’étude du récent modèle murin déficient en CDKL5 devrait permettre d’améliorer notre compréhension.

Pr Thierry Bienvenu, biologiste généticien
Professionnel n’ayant aucun conflit d’intérêt financier avec l’industrie pharmaceutique, laboratoire ou fabriquant