Origine de l’épilepsie
L’épilepsie est une maladie neurologique, c’est-à-dire dont l’origine est localisée dans le cerveau, qui correspond à une activité cérébrale anormale. Les cellules cérébrales nommées neurones produisent une activité sous la forme d’électricité. C’est cette activité électrique qui va se propager le long des nerfs et produire les mouvements du corps, la vision et l’audition, entre autres. L’activité électrique des neurones est normalement modulée : dans le cas où un neurone s’exciterait trop, les neurones situés à côté tentent de limiter cette excitation et y parviennent le plus souvent. Parfois, ces mécanismes de protection sont dépassés et la crise d’épilepsie survient.
L’épilepsie est la maladie neurologique la plus fréquente après la migraine et touche environ 1 % de la population française.
Différence entre convulsion et épilepsie
Une confusion est souvent faite entre une convulsion (ou crise convulsive ou crise d’épilepsie) et une épilepsie ou maladie épileptique. Une crise isolée (appelée crise occasionnelle) surviendra chez une personne sur vingt en moyenne au cours de la vie. On ne parle d’épilepsie qu’en cas de survenue d’au moins deux crises, et si les crises sont sans cause identifiée précisément. Les neurones dont nous avons parlé antérieurement n’ont pas tous la même fonction. Ces neurones sont répartis dans quatre lobes cérébraux qui ont chacun un rôle précis :
le lobe frontal est responsable de la pensée abstraite (ce qui nous différencie du singe…) et de la planifi cation des tâches ;
le lobe pariétal est impliqué dans les perceptions sensorielles (vue, toucher) et dans l’attention ;
le lobe temporal a un rôle fondamental dans la mémoire et les émotions ;
le lobe occipital est celui de la vision.
Lorsqu’une crise d’épilepsie touche un groupe de neurones, les signes visibles chez le patient épileptique, ou qu’il ressent, seront donc différents en fonction de la zone atteinte. Ces signes peuvent être schématiquement :
des signes moteurs : mouvements d’un ou plusieurs membres ou de la tête, perte de tonus ;
des hallucinations simples : un bruit ou une tache noire ou blanche par exemple ;
des hallucinations plus complexes : voir tout en plus gros ou plus petit, impression d’avoir déjà vu ou vécu la même scène, sensations bizarres… parfois difficiles à préciser par le patient.
Certains patients décrivent par ailleurs des « sensations prémonitoires » avant la crise, mais qui ne font pas partie de la crise en elle-même, on parle de prodromes.
Différence entre crise généralisée et crise focale
Certains types de crises orientent vers une activité anormale qui survient dans l’ensemble du cortex en même temps, on parle alors d’une crise généralisée qui peut être une crise :
tonique : raideur d’une partie du corps ;
clonique : mouvements répétés d’une partie du corps qui ne peuvent pas être bloqués (ce qui les différencie d’un tremblement) ;
tonico-clonique le plus souvent, qui associe les deux, les patients étant d’abord raides puis se mettant à « bouger » ;
atonique : perte brutale du tonus qui entraîne une chute de la tête ou de l’ensemble du corps ;
une myoclonie : mouvement brusque des épaules qui donne l’impression que le patient sursaute ;
une absence : rupture de contact chez le patient. Attention une rupture de contact peut aussi être liée à une crise du lobe frontal qui est alors une crise focale, on comprend alors qu’un bon diagnostic doit reposer sur un faisceau d’arguments.
Certaines crises sont à l’inverse liées à l’atteinte d’une partie localisée du cortex, on parle alors de crise focale, qui peut être :
une crise focale simple : crises avec signes moteurs, sensitifs, végétatifs (sensation de gène dans le ventre) ou psychiques (terreur) ;
une crise focale complexe : crise avec trouble de la conscience ou avec automatismes moteurs (le patient peut mâchonner, se frotter les mains, fouiller ses poches).
Notion de syndrome épileptique
Il n’y a pas une épilepsie, mais plusieurs types d’épilepsie (plus précisément de syndromes épileptiques) que l’on peut classer différemment aussi. On peut classer les épilepsies selon la partie du cerveau atteinte et aussi selon le fait que l’on connaisse ou non leur cause : on parle alors d’épilepsie symptomatique (secondaire à une lésion), cryptogénique (cause probable non identifiée) ou idiopathique (sans cause).
Le type particulier d’épilepsie dont souffre un patient doit être précisé dans tous les cas où c’est possible. Avoir un diagnostic épileptique précis permet de définir quels traitements antiépileptiques sont susceptibles d’améliorer la santé du patient, mais aussi éventuellement de l’aggraver.
Tout antiépileptique prescrit dans une mauvaise indication peut en effet entraîner une augmentation des crises. De plus, le diagnostic épileptique aide à mieux cerner le pronostic de l’épilepsie. Ainsi certaines épilepsies seront facilement contrôlées par le traitement, mais vont nécessiter un traitement pendant parfois de nombreuses années, alors que dans d’autres syndromes épileptiques, le médecin saura, une fois le diagnostic posé, que trouver un traitement adéquat va être compliqué, ce qui permet d’adapter les explications données au patient et à sa famille en particulier.